Intolérance & Coronavirus : j’ai mal à ma France !

Nous sommes dans une situation inédite. Je ne cesse de voir se multiplier sur les réseaux sociaux des posts d’incompréhension : envers les politiques, les scientifiques mais pire que tout, envers les autres. Nous ne nous comprenons plus. Plus dramatique, nous nous critiquons. Cet article devrait vous aider à voir différemment les choses. Je l’espère en tous cas.

Moi-même, je peste contre les personnes qui continuent de sortir de chez elles comme si de rien n’était.

J’ai vu des mères prendre leurs enfants en photo en tentant des effets de style, je vois des mecs se regrouper costumés pour courir à 30…

Je m’agace aussi de voir des personnes âgées, celles à risque, continuer de sortir alors que nous sommes nous confinés pour les protéger.

Mais par-dessus tout, je suis profondément révolté face au manque de tolérance qui se révèle chez nous dans cette crise du Coronavirus.

Nous blâmons les personnes qui font des stocks de pâtes.

Nous critiquons donc, ces personnes qui continuent de vivre comme si de rien n’était.

Nous culpabilisons les entreprises qui cessent de vivre, qui décident de stopper toutes leurs réflexions en cours.

Mais nous nous attendions à quoi ? Est-ce la bonne manière de se montrer solidaire ?

Ce n’est pas parce que nous ne comprenons pas que c’est stupide !

Effectivement, tous ces comportements que nous critiquons ne semblent pas solidaires. D’ailleurs, ils ne le sont pas.

Mais sont-ils pour autant stupides ?

Ils sont irrationnels, sans doute, mais ils ont un sens certain pour les présumés coupables.

Nous sommes dans une situation inédite, une situation anxiogène. Nous risquons pour notre santé, nos proches, notre job, notre économie.

En cas d’angoisse, l’inconscient prend les commandes !

Ne dit-on pas que c’est dans les situations de stress intense que se révèle notre propre personnalité ?

Cette affirmation est pleine de sens.

Vous le voyez chez vous. Quand vous êtes stressé, pire angoissé, vous vous mettez en mode pilote automatique et vous agissez pour votre survie.

C’est biologique et c’est comme ça depuis la nuit des temps.

Le problème avec ça, c’est que ce système de défense était nettement plus adapté quand nous étions chasseurs-cueilleurs.

Aujourd’hui, nous ne risquons plus de nous faire attaquer à tout moment par un animal sauvage. Nous vivons en France avec un niveau de sécurité inédit pour l’Homme.

Mais notre « mode survie » lui est toujours actif. Et quand il s’exprime, viennent les comportements que nous conspuons.

Le Coronavirus appuie sur le bouton « Traumatisme »

Nous avons tous vécus des traumatismes dans notre enfance. Certains plus que d’autres.

Il y a même pire que ça : la psychologie trans-générationnelle soutient que nous héritons des traumatismes de nos parents parfois eux-mêmes hérités de leurs parents et ainsi de suite…

Pour faire face à ces traumatismes, nous avons développé des systèmes de protection. Nous avons également hérité des systèmes de protection de nos parents via l’éducation.

C’est pour cela que certains se jettent sur de la nourriture quand ils sont tristes ou stressés. C’est pour cela que d’autres se figent, se réfugient dans le silence quand ça ne va pas.

C’est sans doute la raison qui explique les réactions que vous avez parfois et que vous ne comprenez pas.

Certaines situations appuient sur le bouton « Traumatisme ».

Le Coronavirus et la crise qui en découlent appuie fortement et constamment sur le bouton « Traumatisme » de millions de français.

Ces français qui font des stocks de pâtes.

Ces français qui continuent de sortir comme si de rien n’était.

Ces français qui critiquent le manque de solidarité des autres en défense à leurs propres traumatismes.

Moi, avec cet article. Nous tous simplement.

Faisons preuve de tolérance, acceptons, tentons de comprendre. Serrons-nous les coudes tant que possible 🙏 💪

Cet article sort de ma ligne éditoriale, il détonne avec ce que j’ai l’habitude de publier mais je ressens le besoin de m’exprimer sur ce sujet qui nous touche tous.

Par ailleurs, je vois un parallèle fort entre la crise du Coronavirus et la conduite du changement.

Coronavirus et Conduite du Changement

La situation que nous vivons est inédite. Elle nous impacte fortement dans notre quotidien et balaie toutes nos routines.

Nous vivons un changement fort, que j’espère le plus temporaire possible. Mais c’est un changement.

Pour mieux comprendre les comportements des uns et des autres, faire le parallèle entre la crise du Coronavirus et la courbe du changement me parait intéressant :

conduite du changement et coronavirus

La courbe du changement est une courbe en 4 étapes, que nous traversons systématiquement quand nous vivons un changement.

Faites le test pour vous.

Cette courbe s’adapte parfaitement à la crise du Coronavirus.

Déni : le Coronavirus c’est pas pour moi !

En phase de Déni, nous pensons que le Coronavirus ne touche que les autres. Nous sommes convaincus que les contraintes qu’il engendre ne nous concernent pas.

Puis nous commençons à nous arranger avec la réalité : « le confinement OK, mais moi, je continuerai d’aller courir et d’aller prendre l’air après dîner ! »

Vous savez, ces comportements qu’on ne comprend pas ?

Remise en question : le Coronavirus, et si j’y passais ?

À ce stade, on prend conscience que l’ennemi est certes invisible mais bien réel.

Le confinement est là, on ne peut pas y couper. Le risque de contracter le virus est significatif. Mes proches, mes ainés peuvent en fait y passer.

Et là apparaissent des centaines de question : « Vais-je tenir le coup enfermé ? », « Est-ce que je vais avoir assez de nourriture ? », « Économiquement, ça va le faire ? »…

Et là, on touche le fond. Pour mieux remonter.

Remobilisation : ensemble, tout devient possible !

Certains d’entre nous y sont déjà, d’autres y seront bientôt.

Lors de cette phase, on compose avec les contraintes imposées par la crise. On prépare l’après Coronavirus pour en ressortir grandit.

C’est tout l’enjeu pour nous.

La crise, on en sortira. Mais qu’aura-t-on appris de ça ? Qu’aura-t-on appris sur nous ? Sur les autres ?

C’est en répondant à ces questions, en imaginant nos solutions qu’on ira vers la phase d’engagement et la fin de cette crise.

Voilà, j’espère que cet article vous permettra de voir différemment les choses ou de renforcer vos convictions car je sais que nous sommes nombreux à penser ainsi.

Prenez soin de vous et de tous ceux qui vous entourent. C’est là l’essentiel 🙏 💪